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Avec la coupe du monde de soccer  tous les regards sont tournés vers le Brésil. La puissance économique d’Amérique du Sud est également en train de devenir une région importante en matière du recrutement d’étudiants internationaux, alors que l’accès à l’éducation supérieure est maintenant un enjeu national. En effet, 7 compagnies brésilienne sur 10 affirment avoir de la difficulté à engager de la main d’œuvre qualifiée, et un individu qui possède un diplôme universitaire gagne généralement jusqu’à 5 fois plus que la majorité qui n’a pas terminé l’école secondaire.

Dans ce pays où les inégalités persistent, un diplôme universitaire a longtemps été un privilège pour un faible pourcentage de la population. Aujourd’hui, les meilleures universités au Brésil, qui représentent environ 10% des 2400 universités et collèges du pays sont publiques et gratuites, cependant ce sont les plus riches formés par un système d’éducation privé qui possèdent les meilleures chances d’obtenir un bon résultat lors des examens d’entrée qui déterminent le droit d’inscription. Ceci veut dire qu’environ 73% des étudiants du niveau post-secondaire s’inscrivent dans des institutions privées qui sont coûteuses et dont la formation n’est pas toujours de qualité. Le manque de stabilité dans cette nouvelle industrie d’éducation orientée profit force des étudiants de plus en plus mobiles à vouloir poursuivre leur éducation à l’extérieur du pays.

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Les bourses gouvernementales permettent aux étudiants d’être mobiles

Alors que l’innovation au Brésil et les universités du pays glissent dans les classements internationaux, des publications comme le Science Guide ont noté que la mobilité se devait d’être améliorée dès que possible dans le secteur de l’éducation post secondaire. Heureusement, avec une monnaie qui a doublé sa valeur durant la dernière décennie, les étudiants brésiliens ont aujourd’hui la capacité d’être davantage mobiles. La classe moyenne au Brésil a triplé depuis 2003 et une portion importante de la population n’a pas peur de dépenser pour des biens de luxe, comme une éducation à l’international. Pour environ un tiers des Brésiliens qui ont 19 ans et moins, étudier à l’étranger est une tendance à la hausse et plusieurs experts estiment qu’une expérience à l’étranger pourrait bientôt devenir une condition préalable à un emploi. Selon l’agence BELTA, 215 000 Brésiliens ont étudié à l’étranger en 2011 et ce nombre devrait croître d’environ 20% par an.

Pour les Brésiliens, une éducation à l’étranger est maintenant 35% moins coûteuse qu’elle l’était il y a 5 ans. Une formation à l’étranger possède également un certain prestige.  Le gouvernement a utilisé une importante partie des nouveaux revenus générés par l’industrie du pétrole et l’as investi dans le système d’éducation, rendant possible, entre autres le programme de Mobilité pour les étudiants brésiliens de premier cycle. Ce programme qui offre des bourses couvre six mois d’études de l’anglais en plus d’un an d’études à l’étranger. Il a été lancé en 2011 pour envoyer 101 000 étudiants de premier cycle en sciences, technologies et mathématiques à l’étranger permettant, à long terme au pays de devenir plus compétitif internationalement. Les étudiants brésiliens sur les campus nord-américains ont ainsi doublé en nombre depuis, et on prévoit que ce chiffre va continuer de croître dans les années à venir.

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Le désir d’apprendre une nouvelle langue est une des raisons les plus courantes qui poussent les Brésilien à vouloir étudier à l’étranger. En effet, ceci augment leurs chances d’obtenir un emploi dans leur domaine ou encore dans l’industrie touristique en pleine croissance au Brésil. Les séjours des étudiants brésiliens à l’étrangers sont assez courts, en moyenne six mois et le Canada, la France et l’Espagne sont leurs destinations favorites pour apprendre l’anglais, le français ou encore l’espagnol. En plus d’apprendre une nouvelle langue, les étudiants désirent également une formation sophistiquée.

Par exemple, Tamwood est un leader canadien en matière d’écoles de langue offrant divers cours en anglais selon les besoins, avec des accommodations, camps d’été et ressources pour pouvoir travailler à l’étranger ou encore étudier en ligne. Ce programme académique permet aux étudiants étrangers de se familiariser d’abord avec la langue, puis d’être accepté dans un programme universitaire ou collégial de leur choix.

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Travailler avec des agences

Les agences affiliées à BELTA sont généralement celles qui influencent les décisions des Brésiliens qui décident d’aller étudier à l’étranger. Les programmes de langues ou d’études secondaires sont celle qui rapporte les meilleures commissions (en moyenne de 24% et 20%, respectivement), alors que les programmes de premier ou deuxième cycle rapportent en moyenne 15%. Le modèle des agences est bien établi au Brésil,  cela a comme conséquence de forcer toutes écoles qui prend au sérieux le recrutement étudiant à travailler avec ces agences. Alors que plusieurs écoles cherchent à diminuer leurs dépendances aux agents internationaux, au Brésil, il est nécessaire de fonctionner de cette façon au risque de se faire ajouter sur une liste noire.

Les Brésiliens priorisent leurs relations personnelles. Pour recruter des étudiants, il est donc important d’établir de bonnes relations avec les agents locaux. Les sept agences locales les plus importantes ont chacune envoyé plus de 3,000 étudiants à l’étranger depuis 2011. Alors que les familles investissent davantage de temps et d’argent dans l’éducation de leurs enfants, les agences grandissent afin de pouvoir offrir plus d’options et d’informations à propos des universités étrangères. De plus en plus d’étudiants passent quatre ans plutôt que quatre semaines à l’étranger, ce qui pousse les agents à offrir davantage de conseils et de tester leurs connaissances de l’anglais.

Recruter des étudiants lors des foires

Pour connaître du succès à l’international, il faut établir des partenariats à long terme. La compétition est grandissante entre les différentes destinations, l’Australie ou encore la Nouvelle-Zélande développent actuellement des partenariats avec des institutions brésiliennes. Les États-Unis sont sur le point de devenir plus agressif, en établissant des nouvelles normes plus souples pour les voyages à l’étranger. Le Canada qui a investi davantage au Brésil que l’Inde et la Chine ensemble a récemment annoncé des plans ambitieux pour accroître le nombre d’étudiants internationaux et de chercheurs académiques, visant un total de 450 000 pour 2022. Ces dernières années, plusieurs collaborations ont eu lieu entre les associations étudiantes du Brésil et du Canada. En facilitant les procédures reliés à l’obtention d’un visa pour permettre aux étudiants internationaux qui possèdent un permis d’études valide de se trouver un emploi à temps partiel même sans permis de travail, le Canada devient ainsi une destination plus attrayante.

Les foires de recrutement étudiant sont une importante ressource au Brésil. Le Salão do Estudante, une foire biannuelle attire plus de 100 000 visiteurs par an dans les 9 villes les plus importantes du pays. Plusieurs d’entre eux sont des étudiants de qualités présélectionnés qui considèrent sérieusement aller étudier à l’étranger. Les institutions d’éducation supérieure peuvent rencontrer des agences d’un peu partout au Brésil quelques jours avant l’évènement dans le cadre du BMI Agents Workshop. En plus de collaborer avec les agents et obtenir davantage de visibilité lors des foires, les collèges et universités peuvent entrer en partenariat avec le programme Science Without Borders via le Bureau canadien de l’éducation internationale, mettant leur site web à jour pour répondre davantage aux besoins de ce type d’étudiants.

Par exemple, l’Université McGill affiche sur son site internet des renseignements à propos de ses programmes pour les étudiants du Brésil en anglais, mais également en portugais.

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Des stratégies de recrutement pour le Brésil

Ce n’est pas uniquement le marketing agressif qui a permis au Canada de devenir la destination favorite des étudiants brésiliens. Le prix abordable et les partenariats avec les écoles de langues aident aussi énormément le Canada à se démarquer, permettant aux écoles d’avoir davantage d’étudiants potentiels. Les écoles qui cherchent à réduire la dépendance aux agences peuvent se consoler en se rappelant que les Brésiliens sont très actifs en ligne, ce qui signifie qu’investir dans le marketing en ligne pourrait être payant.

Le Brésil possède au-dessus de 66 million d’usagers Facebook, deuxième derrière les États-Unis. Ils sont également deuxièmes dans leur usage de Twitter. La moitié des usages d’Orkut sont au Brésil. Ils dépassent le reste de la planète en termes d’engagement avec les réseaux sociaux. Il s’agit d’une opportunité intéressante pour les écoles. En effet, il leur suffit de miser sur leurs gradués et étudiants actuels brésiliens afin de développer une voix crédible et efficace sur ces réseaux sociaux. Ces derniers offrent des opportunités uniques afin de discuter avec des étudiants dans leurs langues et selon leurs préférences. Des vidéos en ligne et des foires étudiantes virtuelles peuvent faciliter le recrutement d’étudiants internationaux.

Il faudra investir à long terme pour développer une marque fiable et reconnue à l’étranger. Ceci étant dit, le Brésil représente un marché intéressant qui pourrait permettre aux écoles et universités de diversifier leurs stratégies de recrutement à l’étranger.

Quelles stratégies utilisez-vous dans votre école pour recruter des étudiants au Brésil?